Notre Conseiller national PDC, Guillaume Barazzone s’engage au Parlement en faveur du congé paternité
Le Parti Démocrate-Chrétien est engagé depuis plusieurs années en faveur du congé paternité et du congé parental. Ce congé est un défi de société majeur attendu par de nombreux jeunes parents tandis que la Suisse reste le dernier pays d’Europe sans législation à ce sujet. Ce n’est pas acceptable !
A ce titre, nous continuerons de nous battre pour que Genève soit le fer de lance d’une politique familiale moderne, dynamique et ambitieuse en faveur de toutes les familles.
Pour ce faire, nous avons la chance de pouvoir compter sur notre Conseiller national PDC, Guillaume Barazzone (36 ans) qui s’engage clairement au Parlement en faveur du congé paternité. Il a notamment soutenu plusieurs propositions allant dans ce sens au Conseil national, en particulier une proposition de son collègue PDC Martin Candinas. Cette dernière proposition a malheureusement été refusée par l’UDC et le PLR.
Retrouvez ci-dessous la position de notre Conseiller national Guillaume Barazzone.
Congé-paternité : un investissement durable
Dernier. Co-dernier, pour être précis. En matière de congé paternité, sur l’ensemble des pays européens, la Suisse partage sa dernière place avec la Bosnie et l’Albanie notamment. Partout ailleurs, les autorités et les entreprises reconnaissent aux pères le droit à un congé de plusieurs jours après la naissance de leur enfant. Passons sur le cas des pays scandinaves, à l’instar de la Suède : 60 jours de congé pour la mère et autant pour le père, ainsi qu’une année répartie entre les deux parents payée à 80% du salaire… Impensable en Suisse, tant le modèle social-démocrate, fiscalement gourmand, reste éloigné du nôtre.
Prenons l’Allemagne, à peine moins généreuse que la Suède. Chez nos voisins germaniques, le congé parental est de 14 mois (payés à 67%) dont 2 réservés au père ! Même la très libérale Angleterre offre aux jeunes pères 10 jours de congé payé et une partie des 52 semaines consenties à la mère après la naissance de l’enfant.
En balayant l’automne dernier d’un revers de la main l’initiative « pour un congé de paternité raisonnable », qui défend un congé de 20 jours ouvrés, le Conseil fédéral a choisi la facilité. Il s’est aussi épargné le soin de proposer un contre-projet. Et au final, il a sans doute raté une occasion d’investir pour renforcer l’attractivité du pays.
Après 20 ans de palabres, la Suisse n’arrive toujours pas à comprendre ce que les pays environnants, amis et…concurrents ont déjà compris depuis longtemps. Dans un monde hyperconcurrentiel, globalisé, mobile, l’ensemble des entreprises du pays, grandes ou petites, se doivent d’attirer les meilleurs éléments. Pour ce faire, elles ont l’obligation de développer des conditions-cadres qui permettront à son personnel de s’épanouir. Ce qui va au-delà l’aspect salarial. Les collaborateurs ne veulent plus choisir entre vie familiale et carrière. Ils revendiquent un équilibre qui profitera également à l’entreprise, car toutes les doctrines de management convergent : un employé qui peut se ressourcer à l’extérieur de son travail est plus productif et plus créatif.
Et puis l’arrivée d’un enfant est sans doute la seule vraie révolution de l’existence et les pères, eux aussi, ont le droit de vivre pleinement cette expérience !
Au-delà du modèle choisi (deux semaines ou quatre semaines comme demandé par l’initiative), le congé paternité ne doit pas être vu comme une charge ou un cadeau somptuaire, mais comme un investissement. A ce sujet, admettons que ce coût reste acceptable. L’initiative propose un financement paritaire employeur/employé de 0.06% du salaire. Pour un revenu mensuel de 6000 francs, cela représente donc CHF 3,60 par mois. Dans une PME, l’absentéisme, le présentéisme ou…les cours de répétition coûtent beaucoup plus cher au patron….Dans les micro-sociétés (moins de 10 employés), on pourrait toutefois imaginer, par exemple, un rabais d’impôt qui compenserait les charges liées au congé paternité.
Vecteur d’attractivité, le congé paternité est également un vecteur concret d’égalité hommes-femme.
Dans ce domaine aussi, la Suisse doit progresser. Selon un classement publié en novembre par le WEF (https://www.weforum.org/r…/the-global-gender-gap-report-2017), la Suisse pointe à la 21e place (sur 144 pays). La carrière des femmes est aujourd’hui souvent entravée, ralentie ou même stoppée lors de la naissance d’un enfant. Dans la Suisse d’aujourd’hui, l’éducation et la garde des enfants ne peuvent être réservées aux épouses. Sur un plan économique, la situation confine à l’absurde. Des femmes parfaitement formées qui quittent le circuit économique sont des compétences en moins pour les entreprises. Il est évident qu’un congé paternité, qui peut être pris en partie à l’issue du congé maternité, déchargera aussi les femmes et facilitera la reprise de leur activité professionnelle.
En matière de congé paternité, la Suisse ne peut donc plus se contenter de somnoler au fond de la classe, elle doit prendre la mesure de son retard et agir.
Guillaume Barazzone, conseiller national et conseiller administratif PDC
________________________________________
[1] https://www.weforum.org/r…/the-global-gender-gap-report-2017