Sous le titre « Ces communes genevoises qui vivent au crochet des autres », la Tribune s’essaye à la péréquation intercommunale. Si l’exercice est délicat tant les mécanismes relèvent du méandre pour ne pas dire de l’impénétrabilité, le titre de cet article est tout bonnement scandaleux.
Oui, Vernier reçoit de l’argent des communes riches. Et à raison !
Notre Ville est la plus pauvre. Il suffit de regarder le revenu par habitant, le taux de chômage et les bénéficiaires de l’Hospice général.
Elle a connu et connait l’un des plus hauts taux de loyers subventionnés du Canton.
Les Tattes se sont muées en accueil des personnes frappées d’une non-entrée en matière et demandeurs d’asile des pays en guerre, avec leurs lots de difficultés et de drames. Moins médiatiques que Champ-Dollon, elles logent pourtant plus de 660 personnes dans des bâtiments pensés pour en accueillir 450 !
L’environnement de notre ville a été sacrifié sur l’autel des besoins cantonaux. Train, autoroute, aéroport, citernes, station d’épuration, n’en sont que des exemples criants, sans parler des entreprises polluantes du PAV que l’Etat veut installer à Vernier.
Alors, oui, elle a droit à des compensations financières, ce que veut précisément rétablir la péréquation.
Non, elle ne vit pas aux crochets des autres !
A Vernier, nous sommes pleinement d’accord que les nuisances et autres désavantages, doux euphémisme, soient équitablement répartis entre les communes.
Le PDC le défend depuis des lustres !
Un tel titre est certes accrocheur, pour ne pas dire vendeur, mais il sème la confusion, voire entretient des réflexes pour le moins archaïques.