Acquisition de la Ferme du Lignon,
une utopie ou un investissement pour les générations futures ?
Le 20 décembre 2005, après un bras de fer de plus de deux ans avec le Conseil administratif et le risque de voir ce bien-fonds vendu à des tiers, le Conseil municipal de Vernier a voté à une large majorité de 21 oui contre 10 non, un crédit d’environ CHF 1’800’000.- pour l’acquisition de la ferme du Lignon, soit de la parcelle No 2338, plan 34 de la commune de Vernier.
Les conseillers municipaux qui ont décidé de l’opportunité de procéder à cette acquisition l’ont fait en toute connaissance de cause et principalement pour doter le quartier du Lignon d’un centre de quartier digne de ce nom, situé dans le centre historique et géographique du Lignon que constituent les bâtiments de la ferme et de la maison du Vieux Lignon.
Le centre de quartier souhaité comprendra à terme, en plus d’une bibliothèque et de divers locaux pour les associations du quartier, un centre didactique regroupant les animaux du Jardin Robinson que des dispositions légales fédérales nous imposent de déplacer à grand frais hors de la zone des Rives du Rhône.
Il convient de rappeler qu’un budget de l’ordre de CHF 1’200’000.- a été chiffré il y a quelques années pour déplacer ces animaux. Ce budget pourra être englobé dans le coût de la restauration de la ferme.
Cette acquisition permettra pour le surplus de préserver et de restaurer un patrimoine bâti intéressant que seule une collectivité publique peut mettre en oeuvre.
La partie bâtie de la parcelle 2338 constitue en fait un reliquat de zone agricole non exploitable comme telle. Contrairement a ce qui a été affirmé par certains opposants de ce projet, cette parcelle peut faire l’objet d’une modification d’affectation ou d’un décret d’utilité publique sans modification du régime des zones.
Le projet de réaliser un centre de quartier à cet endroit est compatible avec le projet de « Plan de site du Lignon » en cours d’étude. Il est soutenu par la Commission des monuments de la nature et des sites (CMNS) susceptible d’octroyer des subventions cantonales pour la restauration matérielle et technique des bâtiments, de l’ordre de 8 à 15 %, en plus de l’étude historique des bâtiments qui pourra bénéficier d’une subvention cantonale «élevée».
Quant au montant du crédit voté pour l’acquisition de la parcelle celui-ci n’est pas démesuré. Il correspond à une valeur intrinsèque calculée en retenant la surface du terrain agricole, soit 82’418 m2 à CHF 5.- le m2 et le volume des bâtiments, soit environ 7’000 m3 à CHF 200.- le m3, en moyenne.
Enfin, le projet pharaonique d’aménagement des locaux qui a été évoqué lors de la séance plénière du 20 décembre 2005 n’est aujourd’hui pas d’actualité. Nous reviendrons sur le type d’équipements publics à réaliser, leur coût et le moment opportun pour les réaliser, lorsque les locaux seront disponibles.
Nous avons initié et soutenu ce projet pour les raisons qui précèdent et dans le but de laisser un patrimoine bâti intéressant aux générations futures. Pierre TerryConseiller municipal
pierre.terry@vernier.ch |
Yves MagninConseiller municipal
magnin@etude2rotisserie.ch |
Jean-Pierre ZanattaConseiller municipal
jean-pierre.zanatta@vernier.ch |