A PROPOS DES LOIS SUR L’ASILE ET SUR LES ETRANGERS
Le 18 mars, Vernier a accueilli les quatrièmes assises de l’intégration. On ne peut que se réjouir d’un tel rassemblement qui donne la parole à un nombre important des 184 nationalités représentées dans notre canton et dans notre commune.
Toutefois, avant de parvenir à l’intégration, de nombreux requérants d’asile sont à nos frontières et méritent l’attention de la population suisse. C’est pourquoi le PDC genevois s’est inquiété durant toute l’année 2005 des nouvelles modifications restrictives des lois sur l’asile et les étrangers finalement votées par les Chambres fédérales en décembre 2005. Face à ces durcissements, le Parti démocrate chrétien de Genève s’est joint aux nombreuses associations qui ont lancé deux référendums contre ces lois d’inspiration xénophobe.
La loi sur l’asile multiplie les mesures d’exclusion à l’égard des réfugiés. Elle prévoit de refuser d’entrer en matière sur un éventuel asile si, à l’exclusion de tout autre document, un passeport ou une carte d’identité ne peut être présenté par le requérant ! Elle jette à la rue les déboutés, les poussant dans la misère et la clandestinité.
La loi sur les étrangers ferme quasiment l’accès de notre pays aux ressortissants extra-européens. Elle limite le regroupement familial aux enfants en dessous de 12 ans et l’obtention du permis C après 10 ans d’intégration est soumise à un sévère examen. Elle jette la suspicion sur les couples binationaux qui seront a priori suspectés de mariage blanc.
Nous refusons la peur de l’étranger entretenue en faisant de chaque requérant un profiteur, voire un criminel, sans se soucier de l’être humain poussé à nos frontières par la guerre, la torture, la faim et la survie. Nous refusons que les mesures de contraintes permettent jusqu’à deux ans de détention sans qu’un délit ait été commis. Nous comptons sur la solidarité et l’humanité du peuple suisse, de son bon sens aussi.
Denise Kessler-Nicolet
Présidente de la commission de l’intégration du PDC genevois
Membre PDC